mercredi 22 avril 2009

Guerre d'Irak















A. Contexte historique

La guerre en Irak passe constamment dans les médias. Mais sait-on précisément ce qu’elle est ?
La guerre actuelle en Irak est appelée la troisième guerre du golfe ou occupation de l’Irak. Elle débute en mars 2003 lorsque les Etats-Unis dirigés par G.W. Bush envahissent l’Irak dans le but de faire tomber le dictateur Saddam Hussein et son parti Baas.
L'invasion a conduit à la défaite rapide de l'armée irakienne.
En mai 2003, Saddam Hussein est capturé et exécuté. L’armée américaine et l’Irak occupé tentent d’instaurer un régime politique démocratique américain provisoire, en attendant un gouvernement irakien.
Seulement, une rébellion civile irakienne et des groupes terroristes s’opposent violemment à toute action américaine.
Et c’est encore en train de se dérouler actuellement. C’est pourquoi on parle d’une guerre civile. Il faut savoir que cette guerre a fait énormément de morts. Les chiffres varient entre 100 000 et 1,2 million.
Ceci est un résumé très simplifié de ce conflit pour expliquer le contexte historique du poème.



B. Louise Desjardins


Louise Desjardins est née le 2 janvier 1943 à Rouyn-Noranda (ville de l’Abitibi-Témiscamingue, au Québec). Elle a fait des études de littérature canadienne comparée à l’Université de Sherbrooke. Elle a ensuite enseigné la littérature pendant de nombreuses années au collège. Elle se fait d’abord connaître en tant que poète dans les années ’90. Elle publie des recueils. Ensuite, elle publie des nouvelles. Elle est également traductrice de poésie. En 1993, elle publie son premier roman qui rencontre un franc succès au Québec. Elle publie par la suite 3 autres romans. Puis, pendant 7 ans, elle est membre du Conseil des arts et des lettres du Québec. Actuellement, elle travaille sur un projet de livre pour enfants.


C. Le désert des mots

Sur l’écran de la télé,
un général moucheté
pointe un écran plus petit
rempli de fusées,
de quadrilatères
et de fumée.
Il n’y a rien à redire,
pas de bras, pas de jambes,
pas de joues.
C’est un point de mire,
c’est tout,
une manette de Nintendo,
et la peau des mots
nous dérobe les os.
Une pause publicitaire
interrompt la guerre
à un moment donné
et clame un rabais
du tonnerre
sur une jeep élancée
dans le désert du Colorado.
Puis les missiles à nouveau
se déploient par vagues massives,
sans atteindre les civils.
Disent-ils.
C’est le plein hiver,
et tout serait parfait
sans la guerre.
Cette femme voilée
n’attend plus rien
dans sa peur solitaire.
Sur le mirador de sa nuit,
elle voit le mirage du matin,
et chaque lendemain
est un présent pour elle.
Les mots sont kidnappés.
Le désert désormais
passe la rampe
rampant sur les lignes :
Qatar, Koweit, Irak, Arabie
dessinent à traits tirés
toutes nos pensées,
toutes nos nuits.
Les noms propres de ville
n’ont plus besoin de dictionnaire.
Bagdad, Riyad et Tel-Aviv
burinent les parois du cerveau
comme leurs soeurs aînées,
Hiroshima, Pearl Harbour, Dachau
et tous ces autres noms
qu’on garde en prison.
Mon ami d’Arabie,
la page est de sable
et les lignes téléguidées
empêchent les mots
de respirer,
mon désert de poésie.



D. Photo


Cette photo a été prise par David Leeson, journaliste, gagnant du prix Pulitzer de la photo d’actualité en 2004. Elle montre une vision de la guerre en Irak en 2007. Sa vision se rapproche de celle faite par Louise Desjardins dans son poème.